Voilà, j’ai craqué
C’est ce matin que c’est arrivé.
Hier, je revenais chez moi, finalement avec une voiture qui fonctionne. Rafistolage de fortune… mais au moins je pourrais me déplacer en paix par mes moyens.
Ce matin, en allant travailler, je monte dans ma voiture, tourne la clé. Rien. Nada. Je fais le compte… trois. Ça fait 3 fois en moins d’un mois que cette ordure de tas de tôle me lâche. Je suis rentré à la maison, et j’ai craqué. J’ai explosé. J’ai succombé à ma première vraie crise de nerfs.
J’ai pleuré, j’ai tapé dans le mur, je me suis affaissé sur le fauteuil et j’ai regardé dans le vide pendant de longues minutes. Quelque chose venait de se briser dans ma tête, dans mon moral. Comme un bruit de corde qui cède enfin après avoir été trop étirée. En bon québécois, « quelque chose a snappé« . Et ça a snappé fort, je l’ai presque entendu. J’ai me suis senti passer le point de non retour. Je n’ai pas eu vraiment le choix… j’ai dû appeler au travail pour dire que je me présenterais pas aujourd’hui.
« Tout ça pour une vulgaire voiture » me direz-vous?
Le problème, en fait, ce n’est pas voiture elle-même. Le problème, c’est le ravage que tout cela fait à mon système nerveux. Je suis très sensible aux malchances et aux mauvaises nouvelles. En fait, je suis très sensible à tout ce qui contrecarre mes plans ou interrompt le flot normal d’une journée. Moi, je suis bien dans la stabilité. Pas nécessairement dans la routine, mais dans ce qui se passe normalement. Une journée peut changer bout pour bout tout en restant normale. Mais cette normalité, il ne faut pas l’interrompre. Mais quand ça arrive souvent, ça s’accumule. Et là, ça a débordé.
Me ramasser 3 fois en très peu de temps avec une voiture inutilisable, à appeler la CAA à tout bout de champ, à sacrer en ne sachant pas ce que c’est et en essayant de connaitre la cause du problème, à me sentir mal vis-à-vis mon père qui se démène à essayer de la réparer (et en plus je ne peux même pas en profiter, car ça brise à nouveau). Tout ça, c’est trop pour moi. Pas moyen d’avoir une tranquillité d’esprit digne de ce nom.
Mes parents appellent ça un irritant naturel. Cette fameuse chose à laquelle vous pensez avant de vous endormir, et qui fait que vous passez également des nuits de merde. J’en ai connus de toutes les sortes. Mais pour la première fois, je me suis rendu compte que le seul moyen de s’en débarrasser, c’est… de s’en débarrasser! Plus d’irritant naturel, plus d’angoisse, plus de sommeil défectueux, plus de stress.
J’ai donc appelé la CAA pour une troisième fois en un mois. C’est mon dernier service gratuit, mais il fallait que je le fasse. J’ai appelé mon père, et je lui ai dit « Là là, je fais livrer ma ferraille chez vous, tu me sacres ça dans le fond de la cours, et je ne veux plus en entendre parler. »
Je finirai la semaine en transport en commun. Même si je l’emmerde, la STM. Sauf qu’au moins, même si les bus arrivent parfois en retard, ils finissent toujours par passer. Quand je prend le bus, j’ai le temps de lire je ne me stresse pas. J’arrive au boulot et je suis complètement reposé… même si j’arrive 30min plus tard que la normale.
D’ici à ce que j’aie une nouvelle voiture, je vais voir mes options. Ou bien le transport en commun, ou bien peut-être Communauto. Faudra que je vois comment ça fonctionne, ça a l’air vraiment génial, en et plus, il y a un point de service à 10 rues d’ici.
Mais au moins, pour la première fois depuis un mois, je pourrai dormir tranquille et en paix.
C’est officiel, maintenant, je hais les voitures. C’est pour ça que je vais m’en acheter une autre… mon père, qui s’apprête à acheter une voiture neuve, va probablement me vendre son véhicule actuel. Il a sérieusement intérêt à « marcher droit », ce moyen de transport-là! Ça va toujours bien me donner un petit répit…