Le bien cuit de Mike Ward



Un bien cuit, pour ceux qui ne le savent pas, c’est un genre d’anti-hommage. L’invité est dans la salle, et tous les humoristes sur scène leur font un mauvais quart d’heure en se moquant d’eux ou en racontant des anecdotes gênantes. Et hier, c’était le bien cuit de l’humoriste Mike Ward au St-Ciboire, sur St-Denis.

Étaient présents bien des humoristes de la relève. Je ne les nommerai pas tous, car j’ai une mémoire des noms vraiment déficiente. Mais je me rappelle que Guy Bernier, Pierre Hébert, Jean-François D’Aoust, Julien Tremblay, étaient là, en plus de quelques autres, dont deux humoristes anglophones. J’ai aussi croisé John Audet qui ne participait malheureusement pas au spectacle.

Mike Ward, très franchement, ne s’est pas fait ménager. Les autres humoristes ont dit de lui les pires chienneries : qu’il était un trisomique qui pouvait attacher ses souliers, qu’il s’habillait mal, qu’il avait une coupe de cheveux de merde. Ils l’ont félicité pour ses chefs d’œuvre de collaborations pour Testostérone, Chabada et à l’émission de Claude Poirier (héhé).

D’ailleurs au sujet de l’affaire de la blague sur Revenu Québec, J-F D’Aoust y est allé d’un coup entre les couilles en disant que Mike Ward était détraqué au point de kidnapper des enfants juste pour pouvoir faire des blagues là-dessus dans ses spectacles.

L’intervention de Guy Bernier était assez spéciale, car il nous racontait des anecdotes vraiment épouvantables qui étaient arrivées à Mike.

Comme par exemple, lors d’un spectacle dans une église d’un village vraiment éloigné qui devait compter 800 habitants, Mike avait remarqué une dame tellement bronzée qu’elle en était presque bourgogne. Avant de monter sur scène, il disait encore tout haut “Criss qu’est bronzée! Voyons est ben bronzée! Est TROP bronzée!“. C’était donc officiel qu’il allait commencer le spectacle avec ça. Il est donc monté sur scène et a dit “Salut tout le monde. HEY! T’es ben bronzée toi! Laisse-moi deviner, t’arrives d’un voyage dans le sud. Non? Tu travailles dans un salon de bronzage?“…

Mais la dame lui a répondu “Non plus. C’est que je suis atteinte d’un cancer et c’est le traitement  et les médicaments qui me donnent cette couleur“. Vous imaginez le silence dans la salle…

Ou encore, cette fois où Mike était porte parole pour une organisation amassant des fonds pour les enfants malades, et qu’on lui a demandé, lors d’une partie de baseball, de frapper la première balle. Il ne voulait pas, disant qu’il était pourri là-dedans, qu’il allait nécessairement manquer son coup et passer pour un vrai fou. Finalement, ils ont réussi à le convaincre.

C’est donc une jeune fille en chaise roulante qui se place à quelques mètres devant lui et qui lui lance la balle. Pour la première fois de sa vie, Mike a effectivement réussi à la frapper. Pour emprunter les mots de Guy Bernier : “Y t’y a câlicé ça en plein milieu du tibias, mais pas juste ça, y’a même couru jusqu’au premier but!

J’vous l’avais dit!“, s’était-il exprimé. Mais il parait que le père de la pauvre petite, à qui ça n’a vraisemblablement pas fait du bien, a demandé à Mike “Excuse, pourrais-tu autographier le bleu que t’as fait sur la jambe de ma fille?“.

C’était drôle, grinçant et méchant, et je pense que Mike Ward le méritait bien. D’ailleurs, il a ri tout au long de la soirée. Pas trop trop le choix, quand on défèque autant sur les autres, il faut être capable d’en prendre!

Bien cuit pour la foule

Là, c’est à mon tour d’être méchant.

Les gens qui étaient assistaient à cette soirée m’ont vraiment fait capoter, en général. L’un des intervenants dans le spectacle a dit “Je comprends, Mike, que tu aies co-animé Testostérone et que fasses la promotion de ton DVD chez André Arthur, à 2 Laits 1 Sucre chez TQS… T’sais, le monde qui ont fait des études pis tout ça, c’est pas ton public cible.

J’ai regardé autour de moi, et j’ai remarqué qu’en effet, je pense qu’on était loin de l’élite intellectuelle. On aurait presque dit un congrès de l’ADQ. Le niveau de classe descendait à mesure que la salle se bondait… et plus spécialement de la part des deux petites pétasses (une blonde et une brune) en manque qui criaient et faisaient des chorégraphies à la table voisine, et ce, chaque fois qu’on entendait de la musique.

À ce moment, je me suis demandé si tout le monde comprenait les blagues au second degré qui sont si populaires chez les humoristes. Il doit y avoir une quantité étonnante de gens qui prennent tout ça au premier degré, et qui rient à gorge déployées. Et je me demande ce qu’il y a de drôle, d’ailleurs, de rire parce que quelqu’un dit exactement ce que tu penses. Je n’imagine pas quelqu’un dire “Moi je l’aime tellement Yvon Deschamps, surtout quand il parle contre les femmes, on pense tellement pareil lui et moi!

À plusieurs moments, je me suis dit “Mais qu’est-ce qu’on fout ici??“. Mais j’ai eu ma réponse pendant le spectacle. C’est simplement que si l’humour intellectuel rejoint un public assez restreint (la moitié des gens qui assistaient au bien cuit de Mike Ward n’aurait pas compris la majorité des blagues des Zapartistes, par exemple), l’humour absurde et vulgaire, lui, rejoint pas mal tout le monde. Or, j’aime bien l’humour vulgaire… J’imagine que je me console en me disant cela.




Catégories : Humour

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Une résponse to “Le bien cuit de Mike Ward”

  1. ernest marcil  on mai 14th, 2010

    salut mike moi jveux juste te dire que tes vrm bon pi continue


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