Archives de l'étiquette sunlife

avr 12 2008


Le Détracteur Constructif

Les cochons ne sont pas tous dans les porcheries

Il y a quelques semaines, j’ai lu une courte nouvelle comme quoi Pauline Marois dénonçait non seulement la fermeture de l’usine Québécor World de Magog, mais également celle de d’autres usines de la région, dont l’usine Olymel.Il ne s’agissait pas de la première fermeture d’Olymel dans les régions. Je me demande même si Olymel ne se spécialise pas plus en fermeture d’usines qu’en produits de charcuterie. Pour charcuter, cependant, ils n’ont pas d’égal, parlez-en aux syndicats. Bref, depuis un assez bon moment, nous boycottons entièrement les produits Olymel.Tout ça pour vous dire que l’intervention de Pauline m’a rappelé un billet que je m’étais juré d’écrire, donc voilà.

Un jour nous nous rendions sur la rive-sud de Montréal par l’autoroute 20. L’usine Olymel de Vallée-Jonction, en Beauce, menaçait de fermer, c’était l’un des sujets d’actualités importants.

En arrivant à la hauteur de Boucherville, nous passons devant un bâtiment arborant un gros logo d’Olymel, et sous lequel on pouvait lire en grosses lettres «NOUS EMBAUCHONS».

Franchement, c’est très fâchant. Vouloir mettre à la porte des dizaines d’employés qui ont des années d’ancienneté dans les régions, et écrire en gros qu’on veut embaucher des ti-counes dans la région de Montréal (et Boucherville, de surcroît, comme dans boucher tiens).Ça charcute rare, mais ce n’est même pas foutu d’être cohérent. Comme quoi les produits du cochon ne sont pas tous en porcherie ou dans les usines, mais sont très souvent de simples êtres humains pour qui seul le profit n’a de valeur à leurs yeux.

Ceci dit, quelque chose m’a troublé hier en lisant cet article du Gros Bon Sens. En effet, il y est raconté que la compagnie Cadbury avait été boycottée en masse en 1978 parce qu‘au lieu de se soumettre aux nouvelles lois linguistiques du Québec,* elle avait préféré mettre à la porte des centaines d’employés de Montréal et déménager sa production en Ontario.

* Erratum : C’était la Sunlife qui n’avait pas voulu se franciser. Cadbury filait simplement pour déménager sa production en Ontario, sans raison.

Le boycott avait été important, mais la compagnie a décidé de mettre sur le marché des tablettes de chocolat à 25 cents, afin de garder sa clientèle québécoise. Et le plus fâchant, c’est que les gens ont préféré acheter ce chocolat à bon prix plutôt que de continuer le boycott. Je ne connaissais pas cette histoire, et ça me fait franchement réfléchir sur ce que je consomme.

Mais ce qui m’a troublé dans tout cela, c’est que d’abord, si moi j’ai toujours boycotté Olymel, je sais que bien des gens s’en foutent et veulent absolument leurs saucisses à 20 sous moins cher. Ensuite, il va sans dire que j’appuie les employés d’Olymel. Mais imaginez un boycottage très très important de tous les produits d’Olymel : est-ce que cela ne risque pas de nuire à leurs chances de garder de bonnes conditions de travail? Imaginez que leurs ventes diminuent de 30% ou 50%. Les usines vont fermer à tour de bras.

Et si, par souci des employés, on se mettait à acheter plus, tiens? Ils ne verraient jamais la couleur des profits.Bref, les employés des usines sont vachement livrés à eux mêmes, et on peut bien boycotter par principe, je ne suis pas certain que ça aide vraiment la cause. Chose certaine, c’est que je ne pourrais simplement pas me respecter en encourageant cette entreprise.

Je ne peux qu’en encourager les employés.

Aucun commentaire